11ème Semaine du Son de l’UNESCO
Jean-Claude
Casadesus
Après un début de carrière en tant que percussionniste, Jean-Claude Casadesus étudie la direction d’orchestre auprès de Pierre Dervaux et Pierre Boulez. En 1965, il est nommé directeur musical du Théâtre du Châtelet et est engagé quatre ans plus tard comme chef permanent à l’Opéra de Paris et à l’Opéra-Comique. Il participe en 1971 à la création de l’Orchestre National des Pays de la Loire, dont il sera le directeur adjoint jusqu’en 1976.
C’est à cette date qu’il crée l’Orchestre national de Lille qui, sous sa direction, devient un véritable ambassadeur de la Région Nord-Pas de Calais et de la culture française. Avec son orchestre, il se produit dans 32 pays sur quatre continents, au gré de tournées qui les emmènent en Europe Centrale, en Russie, en Chine et au Kazakhstan dans le cadre de la saison croisée France-Kazakhstan 2013.
Il est l’invité des plus grands orchestres internationaux, de Philadelphie à Tokyo en passant par Montréal, Londres et Berlin, ainsi que de l’Orchestre de Paris et de l’Orchestre National de France. Il dirige également de grandes productions lyriques à Monte-Carlo, à Trieste, aux festivals d’Aix-en-Provence et d’Orange et bien sûr à l’Opéra de Lille.
« Alors que j’étais jeune chef d’orchestre et que je me faisais conduire en taxi à l’Opéra de Paris où j’allais répéter, le chauffeur me demanda au cours de notre conversation quelle était mon activité. Je l’en informai. «Chef d’orchestre » lui dis-je. «Ah, ça, c’est pas pour nous !» rétorqua-t-il.
Sa réponse fut pour moi un véritable déclencheur, qui a orienté ma vie
musicale. Je ferais tout pour que «ça» le devienne : rendre accessible à tous la musique, la faire apprécier et connaître de tous. Les concerts, bien sûr, et le travail réalisé en commun avec les musiciens de l’orchestre national de Lille, au coude à coude avec la municipalité et la région, est sur ce plan un succès très gratifiant.
Répétitions scolaires qui plongent élèves des classes primaires et des collèges au milieu de la « fournaise symphonique », orchestres offerts aux étudiants, journées portes ouvertes à destination des scolaires, lieux improbables mais également prestigieux (32 capitales visitées !).
Aujourd’hui, et pendant cette 11e Semaine du Son que j’ai l’immense
plaisir de parrainer, je souhaite que la musique, la qualité sonore, l’environnement sonore, sans oublier la santé auditive, soient partagés par toutes et tous.
J’ajouterai, en ce qui me concerne, une affection particulière pour le son naturel dans toute l’acception du terme, c’est-à-dire « acoustique», dont je souhaite ardemment qu’il ne pâtisse pas outre mesure de certaines irrépressibles tentations « électroniques».
Vive la dimension humaine du son et, si j’ose dire, sa charnelitude !
Et que vive longtemps cette fête du Son !»