André Manoukian est un pianiste d’origine « arméno-cosmique » comme il aime se définir. Il baigne dans un environnement musical dès son plus jeune âge en commençant les cours de piano à 6 ans, instrument pour lequel il va rapidement se passionner.

Pianiste de jazz, compositeur et chroniqueur musical, André Manoukian est un artiste aux multiples facettes. Inspiré par les algorithmes de Jean Sébastien Bach, il développe une start-up  MatchTune, qui synchronise la musique  à l’image.

Ses derniers albums : Les pianos de Gainsbourg (2021), dans lequel il rend hommage à Serge Gainsbourg en s’entourant d’icônes féminines : Melody Gardot, Camélia Jordana, Isabelle Adjani, Rosemary Standley, Camille Lellouche et Elodie Frégé ; et Anouch (2022), un voyage musical vers l’Orient de ses ancêtres.

Son dernier livre : Sur les routes du jazz (2022), chez Harper Collins.

« L’homme au cours de l’évolution a modelé son corps selon son strict intérêt. Son succès planétaire sur l’ensemble des espèces, il le doit à l’invention du langage qui lui a permis d’obtenir des renseignements sur ses congénères, et d’augmenter ainsi la taille du clan, qui est devenu village, puis cité, puis nation, puis empire.

Le langage ayant été son arme principale pour conquérir le pouvoir, l’oreille humaine s’est spécialisée dans sa zone, entre 20hz et 20 000 hz. En dessous ou au-dessus, on filtre. Pourtant ces sons existent dans la nature : les vagues de l’océan émettent des sous-basses que nous n’entendons pas, le mistral méditerranéen souffle parfois si fort qu’il nous envoie des fréquences entre 5 hz et 20 hz qui ont un effet physiologique sur notre corps. Ces sons que nous n’identifions pas, nous éprouvent : ils mettent notre organisme en alerte sans que nous ayons la moindre réponse pour contrer ces stimulis qui deviennent générateurs d’angoisse et de fatigue.

Aujourd’hui nous sommes immergés dans des océans sonores qui nous submergent, jusqu’à nous enlever notre libre-arbitre. Une des missions de la Semaine du Son, c’est de nous éveiller à cet acharnement sonique auquel nous sommes violemment confrontés.

Il est temps de se poser, de réfléchir et surtout de faire silence pour reposer nos oreilles, et nos âmes. C’est pour m’éveiller et participer à un débat trop souvent dédaigné que j’ai accepté d’être le parrain de cette édition.

Le rôle du musicien depuis Orphée, transformer le Chaos (désordre) en Cosmos (ordre). Après quoi, nous pourrons dire à nouveau, comme Baudelaire : “La musique souvent me prend comme une mer…”. » 

 André Manoukian

Les deux grands rendez-vous d’André Manoukian :

Lundi 15 janvier à 19h00
Il accompagne au piano le concert donnée par l’Orchestre symphonique Pasdeloup dirigée par la cheffe d’orchestre Mélanie Levy-Thiébaut aux côtés de la chanteuse lyrique Mariamielle Lamagat et du rappeur Baloji, à L’UNESCO.

Jeudi 18 janvier à 19h00
Il participe à la soirée dédiée au thème : « L’Intelligence artificielle au service de l’audio » en partenariat avec l’IRCAM.