Parrain de la 12ème édition de la Semaine du Son de l’UNESCO
« Au cinéma, le son a toujours joué un rôle très important, je dirais déterminant. Le cinéma qu’on appelle « muet » n’a, en réalité, jamais existé.
La projection des films, les trente-cinq premières années du cinéma, avant que le son ne soit incorporé à l’image, était accompagnée de musique, un piano ou un orchestre, petit ou grand, selon les moyens de l’exploitant.
Ou encore des bruits, des cris, des paroles, étaient improvisés selon les nécessités du film et l’imagination du programmateur de la salle.
Depuis que le son est incorporé à l’image, le réalisateur contrôle entièrement la bande son de son film, qui restera immuable. Pour ma part, je considère le son de mes films comme un personnage à part entière – musique, sons, bruits réels ou inventés, élaborés. Il joue un rôle dans l’histoire que je raconte. Il contribue à la dramaturgie du scénario et à la meilleure compréhension des sentiments des personnages. Il participe à leur évolution et à la dramatisation du concept.
Un film sans le « personnage son » serait difficile à supporter. J’ai accepté, avec grand intérêt, de participer à La Semaine du Son, car dans notre monde bruyant, criard, tapageur et tape-à-l’oeil, j’écoute et j’entends. Dans tous les cas, cela peut être avec plaisir ou avec souffrance.
Si La Semaine du Son pouvait contribuer à réduire cette dernière et multiplier les moments de plaisir, ce serait une belle victoire »
Costa-Gavras